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Nathalia Spälti : À Servette, je ne peux que progresser
Équipe féminine
04 octobre 2019

Nathalia Spälti : À Servette, je ne peux que progresser


Comment est-ce que tu t’es mise au football ?

Quand j’étais plus jeune, mes s?urs et mon frère pratiquaient tous un sport, j’étais la seule à ne rien faire. Vers 11 ans, mes parents ont insisté pour que je fasse quelque chose, et comme j’avais une copine qui allait commencer le foot et que j’aimais bien y jouer dans mon quartier, je me suis dit que c’était la meilleure solution. J’ai commencé au Stade Nyonnais, en junior D4 avec les garçons.

À quel âge est-ce que tu as joué pour la première fois dans une équipe féminine ?

Assez tôt, en fait. Quelques mois après avoir commencé, j’ai été sélectionnée avec Team Vaud M12. Je jouais à la fois avec Stade Nyonnais avec les garçons et avec la sélection féminine de Team Vaud, une fois par semaine je crois.

Tu sentais des différences entre les deux équipes, en terme de style de jeu ou d’état d’esprit ?

A cet âge là pas tellement. Je venais de débuter le foot donc tout allait trop vite pour moi [rire]. Je constatais juste que dans les deux équipes le niveau des joueurs/joueuses était bien au-dessus du mien.

Tu jouais déjà en défense ?

Non, quand j’ai commencé je jouais en attaque, mais j’ai un peu l’impression que c’est le poste attribué par défaut quand une personne ne sait pas trop jouer? sinon j’ai aussi joué ailière ou milieu.

À cette époque, tu te voyais évoluer en LNA quelques années plus tard ?

Alors non, pas du tout. À la base, j’ai vraiment commencé le foot pour m’occuper, c’était seulement un passe-temps. J’avais pas d’objectifs, je ne pensais pas jouer très longtemps, et malgré le fait que j’aimais bien jouer dehors avec mes amies, je m’étais jamais intéressée au foot en général, c’est-à-dire que j’ai jamais supporté un joueur, une équipe ou suivi un championnat. Donc à cet époque, je ne savais pas ce qu’était la LNA.

Et à quel moment est-ce que ça a commencé à devenir plus sérieux ?

Je ne saurais pas dire quand exactement, mais plus je grandissais, plus les joueurs et joueuses autour de moi devenaient compétitifs, les choses devenaient plus sérieuses. Si je devais citer un moment précis je dirais le moment où j’ai reçu la convocation pour la sélection de l’équipe nationale M16. À ce moment, j’allais entrer en première année au gymnase et je n’étais pas sûre vouloir consacrer autant de temps au foot, mais avec cette convocation je me suis dit « autant saisir cette opportunité et tenter ma chance ». Les tests de l’équipe nationale tombaient pendant les vacances d’été, sauf que j’avais déjà organisé mes vacances, et mes parents ont dû payer pour décaler le vol. Quand j’ai vu qu’ils m’encourageaient à y aller, je me suis dit qu’il fallait que je prenne les choses plus sérieusement.

Et comment se sont passés ces tests ?

Pas super bien. Déjà. c’était difficile au niveau de la langue, parce qu’il n’y avait presque que des Suisses-Allemandes. Après, elles étaient super fortes, elles avaient des objectifs, elles étaient pleines d’ambitions, alors que moi je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire, je ne savais même pas si je voulais continuer à jouer au foot. Je me suis sentie perdue, et pas vraiment à la hauteur.

Mais tu as quand même continué, tu as été rappelée et tu as disputé un Euro en U17, non ?

Après les tests, ils ne m’ont pas directement rappelé mais ils ont gardé un ?il sur moi. J’ai été sélectionnée pour quelques camps d’entraînements et quelques matchs, mais c’est surtout en M17 que j’ai beaucoup joué. J’ai participé aux deux tours qualificatifs pour l’Euro, puis j’ai été sélectionnée à l’Euro.

Il se déroulait où ? Comment tu as vécu cette expérience ?

C’était l’Euro M17 féminin 2015, qui avait lieu en Islande. Après avoir battu la France et l’Allemagne, on est arrivée en finale où on a perdu contre l’Espagne. C’était une très belle expérience, c’était même complétement fou parce qu’on ne pensait pas du tout arriver en finale, donc on était très contentes de nous-même. Sur le plan individuel, ça m’a énormément apporter, j’ai pu côtoyer des filles très talentueuses et progresser énormément.

Certaines des joueuses que tu as affrontées ou côtoyées se sont depuis imposées dans des grands championnats ?

Dan l’équipe d’Espagne, il y avait une fille qui s’appelait Lucía García, qui a fini je crois meilleur buteuse du tournoi, qui était très forte. Aujourd’hui, elle joue en première division espagnole et en équipe d’Espagne, elle a même marqué à la Coupe du Monde. Sinon, parmi mes coéquipières de l’Euro, il y a Géraldine Reuteler, de Francfort, Alisha Lehmann, de West Ham, Naomi Mégroz, de Freiburg, qui sont aujourd’hui en équipe nationale A. Il y en a tellement, il y avait vraiment de très bonnes joueuses pendant mon année, je pourrais toutes les citer.

En club, comment ça se passait pour toi ?

J’ai fait de M12 à M19 avec Team Vaud, et entre temps j’ai arrêté au Stade Nyonnais parce qu’à partir d’un certain âge garçons et filles ne peuvent plus jouer ensemble. Après, la suite logique, quand on est en Team Vaud M19, c’est la LNA d’Yverdon, et j’ai commencé en tant que stagiaire LNA, c’est-à-dire que je faisais un entraînement par semaine avec Yverdon et trois avec Team Vaud. J’ai définitivement rejoint l’équipe LNA à 18 ans.

Qu’est-ce qui t’a motivée à rejoindre le Servette FCCF cet été ?

J’ai jamais eu d’objectifs sur le long terme au niveau du foot, mais à chaque fois que des opportunités se sont offertes à moi j’ai essayé de les saisir. C’est ce qui s’est passé cet été, Servette m’a contacté et selon moi c’était une belle opportunité de progresser. Ici, je suis entourée de joueuses très talentueuses et je ne pense pas pouvoir faire autre chose que progresser. C’est ce qui compte pour moi, et je crois qu’en venant ici j’ai fait le bon choix.

Sur le moyen terme, tu as des objectifs ?

Oui. Un objectif collectif, celui de se battre pour les premières places du championnat, et un objectif personnel, celui de gagner en confiance pour améliorer mon jeu.

Quel regard portes-tu sur le début de saison du Servette FCCF ?

Un regard positif, clairement, parce que pour le moment on a fait de bonnes performances. On est bien parties et je pense que c’est le résultat de tout le travail fourni pendant la préparation physique. J’espère qu’on continuera comme ça, on est sur la bonne voie.
Tu avais déjà battu Zürich avec Yverdon ?

Avec Yverdon, j’ai joué plusieurs fois contre Zürich, mais ça ne m’était jamais arrivé de les battre. La victoire avec Servette a vraiment été quelque chose d’extraordinaire pour moi.
À quoi ressemble une journée typique dans la vie de Nathalia Spälti ?

Je me lève, je déjeune, je prends le train pour me rendre à l’uni de Lausanne où j’étudie. Je finis généralement les cours vers 17h, et je reprends directement le train pour me rendre à Genève pour m’entraîner. Après l’entraînement, je reprends le train pour rentrer chez moi, à Nyon, et dormir.

Quelles études suis-tu ?

Je suis en deuxième année de hautes études commerciales.

Quel métier voulais-tu faire quand tu étais petite ?

Pilote d’avion, mais ce n’est plus d’actualité.

Ta meilleure astuce pour passer le temps dans le train ?

Je dors ou je revois mes cours.

Tu te souviens du premier match que tu as vu dans un stade ?

Je sais pas si c’est le premier match que j’ai vu dans un stade, mais j’étais allée voir un match de poule de l’euro 2008. C’était au Stade de Genève où la Turquie et la République Tchèque se sont affrontées.

Comment tu décrirais ta personnalité en trois adjectifs ?

Efficace, honnête et bienveillante.